GIP Pôle Bourgogne Vigne et Vin : rapprocher la recherche et l’industrie
Le GIP Pôle Bourgogne Vigne et Vin, créé en juillet 2015, vise à faciliter la collaboration entre les chercheurs et le tissu socio-économique du secteur viti-vinicole. Présentation de cette structure avec Florian Humbert, directeur.
« Le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Bourgogne Vigne et Vin est un établissement public créé dans le but de favoriser les partenariats public/privé dans le cadre d’opérations de recherche, explique Florian Humbert, directeur du GIP. L’objet principal du groupement est de s’appuyer sur une recherche en phase avec les préoccupations de la filière viti-vinicole« . C’est une structure de coopération entre personnes morales qui, dès le départ, fixent un cadre partenarial pérenne. « Le cadre défini pour le GIP Pôle Bourgogne Vigne et Vin est de 10 ans, ce qui est suffisant pour envisager des projets assez importants de manière sereine, précise Florian Humbert. Au bout de 10 ans, nous déterminerons si l’objet pour lequel a été constitué le GIP est toujours pertinent, si les résultats sont conformes aux attentes initiales et s’il est nécessaire de le réorienter. »
« Le réseau individuel de chacun est complété par la force de structure officielle du GIP »
Le GIP se veut un lieu de coordination des différentes démarches de recherche quand elles ont une ambition collaborative et une dimension pluridisciplinaire. Il ne porte pas de projets de recherche en propre mais joue le rôle d’interface entre les différents partenaires. « Il intervient par exemple dans le projet intégré « Vigne et Vin : la construction de la qualité » du PARI (Plan d’Actions Régional pour l’Innovation) dont il coordonne la proposition annuelle d’actions depuis 2014, explique Florian Humbert. Ce dispositif permet d’engager une dizaine d’opérations de recherche chaque année, avec des thématiques allant de la physiologie de la vigne à la communication de la dégustation du vin : étude et compréhension des mécanismes liés à la stabilité oxydative des vins, analyse historique des normes de production et de valorisation des vins, en particulier des vins de Bourgogne, mécanismes de défenses de la vigne face aux agents pathogènes…« . Le GIP intervient chaque fois qu’il est nécessaire d’avoir une démarche d’ampleur multipartenaire. Il donne un cadre pertinent à l’action et facilite sa lisibilité.
Concrètement, il dispose de deux conseils, renouvelables tous les deux ans et regroupant au maximum 20 personnes. Le premier est le conseil scientifique, qui réunit actuellement 17 membres issus de 10 laboratoires du grand campus. Son rôle est d’étudier les propositions remontées par les différents laboratoires. Cette instance compte notamment deux représentants de la recherche appliquée issus de la filière viti-vinicole : le directeur technique de l’interprofession des vins de Bourgogne et un conseiller de la chambre d’agriculture de l’Yonne.
Echanger sur les enjeux de la filière viti-vinicole
En parallèle, un conseil socio-économique a été mis en place. « A notre connaissance, cela n’existait pas dans le secteur de la vigne et vin, note le directeur. Comme pour le premier, les représentants sont nommés selon une liste qui a fait l’objet de multiples discussions entre les différentes parties prenantes du pôle, également approuvée en conseil d’administration. » Il est formé de représentants qui viennent, à titre individuel, échanger sur les enjeux en matière de recherche et d’innovation pour la filière viticole régionale. Tous ses acteurs peuvent y prendre part, de la pépinière viticole au caviste.
Cette instance regroupe aussi des représentants du coeur productif de la filière : des représentants de domaines viticoles et des personnes issues de maisons de négoce. Il compte également des acteurs connexes de la filière : un expert-comptable spécialisé dans l’accompagnement des domaines viticoles, un avocat fiscaliste spécialiste des questions de transmission, un représentant de la banque, un directeur de lycée viticole, une personne issue d’un laboratoire de conseil en oenologie… Ce conseil invite ses participants à aborder une thématique prédéfinie sur des enjeux d’intérêt pour l’avenir de la filière viti-vinicole. Au cours des deux premières sessions, ils ont échangé sur les forces et faiblesses perçues de la Bourgogne viticole et sur la notion de qualité(s) vue par la filière viticole.
Moins d’un an après sa création, Florian Humbert constate que le GIP Bourgogne Vigne et Vin est parvenu à développer les relations entre les différents acteurs de la filière. « D’abord, le groupement apporte un contact beaucoup plus régulier, une familiarisation entre les uns et les autres. De plus, chacun apporte son propre réseau et enrichit par capillarité les interconnexions des uns et des autres. Enfin, le GIP permet d’améliorer sa connaissance du coeur d’activité des autres professionnels et de leurs contraintes respectives. » conclut-il. Une première année d’existence qui s’avère donc plutôt concluante.
Le Groupement d’Intérêt Public (GIP) Bourgogne Vigne et Vin est une initiative portée à l’origine par l’université de Bourgogne, le conseil régional de Bourgogne et le Bureau Interprofessionnel des Vins de Bourgogne (BIVB). Il compte onze autres membres fondateurs :
– 5 grandes agglomérations de la région : Auxerre, Beaune, Chalon, Dijon et Mâcon
– 2 établissements d’ESR du Grand Campus : Agrosup et ESC Dijon
– le pôle de compétitivité Vitagora, acteur central du transfert et de l’innovation régionale sur la thématique « goût nutrition santé »
– l’Etat, par le biais de la Direction Régionale de l’Agriculture, de l’Alimentation et de la Forêt (DRAAF)
– 2 chambres consulaires : la CCI de Bourgogne et la chambre régionale d’agriculture