Dispositif jeune chercheur entrepreneur : un atout pour les doctorants ?
Le dispositif Jeune Chercheur Entrepreneur (JCE) vise à inciter les doctorants à s’insérer dans une entreprise ou à créer la leur. Jérémy Paris et Pierre-Emmanuel Doulain, en création d’entreprise, ont expérimenté ce programme.
Proposé exclusivement par le conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté, ce dispositif permet de financer l’intégralité de la thèse du doctorant. Celui-ci s’engage à suivre, en parallèle de son cursus doctoral, le master Management Administration des Entreprises (MAE) délivré par l’IAE Dijon et la formation Parcours Premice Création Management (PPCM JCE) avec l’incubateur PREMICE. Les candidats sont notamment sélectionnés sur la qualité de leur projet et de leurs résultats universitaires de master.
Jérémy et Pierre-Emmanuel ont bénéficié de ce dispositif. Ils travaillent désormais ensemble à la création d’une entreprise spécialisée dans la fabrication et la fonctionnalisation de nanoparticules. « Ce dispositif m’a convaincu de venir faire ma thèse à Dijon« , explique Pierre-Emmanuel. Après l’obtention de son diplôme d’ingénieur de l’école de chimie de Montpellier, il a fait son doctorat au labo ICMUB (institut de chimie moléculaire de l’université de Bourgogne). « C’est le seul programme qui combinait thèse technique, en l’occurrence en chimie, découverte des sciences de gestion et initiation au management de l’innovation« .
« Ce dispositif m’a convaincu de venir faire ma thèse à Dijon »
Dans le cadre du programme Jeune Chercheur Entrepreneur, les doctorants suivent les cours du master 2 MAE au rythme de 2 jours par mois pendant 3 ans. Ils suivent le même programme que les alternants en formation initiale : droit des affaires et du travail, management d’équipe, comptabilité, ressources humaines… Durant ces trois années, organisation et motivation sont nécessaires. « Il faut avancer sur sa thèse tout en préparant ses partiels de master, sachant qu’il est difficile d’assister à tous les cours. » note Jérémy. « En effet, nous devons parfois participer à des congrès ou faire des manipulations à l’extérieur. Sans compter qu’il est parfois frustrant d’interrompre ses travaux pour se rendre en formation« .
Malgré les difficultés, cette expérience a été très positive pour les deux créateurs d’entreprise : « C’est une bonne formation qui nous a fait découvrir le panel des sciences de gestion. Nous sommes désormais capables de réaliser un tableau de bord, un bilan ou un compte de résultats. » Elle leur a également permis de maîtriser le jargon de l’entreprise, ce qui facilite considérablement leurs échanges avec leur expert-comptable ou leur avocat. Une formation qu’ils auraient toutefois souhaitée plus concrète. « Dans le cadre de nos cours, les études de cas portaient sur de grands groupes. Or, lorsque l’on souhaite travailler dans la recherche, ces cas ne s’appliquent pas à nos projets d’entreprise. Ce ne sont pas les mêmes business models. » regrette Jérémy. Un avis partagé par Pierre-Emmanuel : « A l’origine, le Master MAE est destiné à former des managers ou des gestionnaires. Ce n’est pas une formation axée sur la création d’entreprise. C’est aussi tout l’intérêt du PPCM JCE à PREMICE, l’incubateur technologique régional, qui délivre une formation en management et pilotage de projets innovants.«
Verdict final : « C’est un sacré plus pour le chercheur qui veut s’orienter vers une carrière industrielle. En France, les docteurs sont plus ou moins bien acceptés en entreprise par rapport à un profil ingénieur. Ce dispositif est donc un véritable atout sur le CV.«
> Commission de la recherche
> Site web de Premice-Bourgogne
> Master de Management – Administration des Entreprises (MAE) de l’IAE Dijon